Une robe de princesse. Beurk. [Pv. Mégane & Clay]

Des robes. Des froufrous. Des décorations. Des guirlandes. Du champagne. Des talons hauts. Quelle horreur. Crystal jeta un coup d'œil à sa montre. Une Rolex. Le bracelet d'argent finement travaillé, le cadran vieux rose. Assorti à sa robe. Et c'était ça, le pire. Jamais, Ô grand jamais, Crystal n'aurait pensé un seul instant pouvoir porter quelque chose d'aussi affreux. Une longue robe de princesse qui traîne par terre, avec froufrous et volants par milliers. Rose. Perdue dans ses pensées, Crystal en avait oublié de lire l'heure sur sa belle montre ouvragée. Nouveau coup d'œil. Il fallait vraiment qu'elle arrête de regarder l'heure toutes les deux minutes. Le temps s'écoulait à une vitesse incroyablement lente, ce soir. Elle avait regardé l'heure une première fois au tout début de la soirée, s'ennuyant déjà. Il était alors 20h38. C'était bien tôt, pour commencer une soirée. Mais peut-être qu'elle finirait tôt. C'était à espérer. Il était maintenant 20h42. Seules quatre petites minutes s'étaient écoulées, Crystal pensait être là depuis des heures. C'était désespérant.

Un coup de coude dans les hanches lui fit comprendre que Félicia s’amusait comme une folle, elle. Cette fille était toujours à l’aise dans ce genre d’endroit, avec ce genre de personnes. Deuxième coup de coude, impatient cette fois. Crystal se tourna vers son amie.

- Quoi ? fit-elle, agacée.
- Regaaaaaarde ! lui répondit Félicia, en pointant du doigt un groupe qui venait d'entrer dans la salle.

Félicia était gentille. Mais parfois, elle devenait vraiment, vraiment exaspérante. Accro aux beaux garçons, elle devenait complètement hystérique en présence de l’un d’eux. Alors quand ils arrivaient en bande… Crystal la regarda étonnée, puis suivit son regard vers le fond de la salle, où l’immenses porte d’entrée venait de s’ouvrir sur un groupe de cinq garçons, tous plus beaux les uns que les autres. Pour une fois, Crystal comprenait que son amie se mette dans un état pareil. Elle, ne se serait jamais comporté ainsi, bien sûr. Mais connaissant Félicia, elle devait prendre ces cinq gars pour des dieux vivants. Celle-ci fit un pas en avant, les yeux pleins d’étoiles. Crystal tendit le bras par réflexe, et attrapa la robe bleu ciel de son amie, pour l’empêcher de courir dans les bras des nouveaux arrivants. Félicia se retourna, d’abord agacée par l’attitude de Crystal. Puis, croisant le regard froid de celle-ci, gênée, elle se détourna en rougissant.

La jeune blonde avait rencontré Félicia, petite brune à lunettes, à la NY University, où elles suivaient les mêmes cours, quand Crystal ne séchait pas. Félicia était la petite new-yorkaise par excellence. Gosse de riche, limite enfant gâtée, elle avait grandit dans le luxe sans jamais pourtant se pavaner. C’est ce qui plaisait à Crystal chez elle : sa simplicité. Naïve et ayant encore une âme de petite fille, Félicia dépensait tout son argent pendant de longues journées shopping où elle trainait parfois Crystal dans tous les magasins de la ville. C’était aussi le pire cœur d’artichaut que son amie n’aie jamais vu. Félicia tombait amoureuse à chaque coint de rue ! Heureusement que Crystal veillait sur elle… La petite brune aurait pu se faire avoir bien des fois sans elle. Par Clay, par exemple.

Clay… La jeune fille avait souvent pensé à lui, ces derniers jours. Ils ne s’étaient pas revus depuis leur rencontre au club de strip-tease. Oh, le jeune homme lui avait bien donné son numéro et son adresse, ainsi que son ami, Danny. Crystal n’avait pas appelé. Elle n’osait pas ? Peut-être bien. Ce garçon l’avait intimidée, et fascinée. Félicia s’agitait, à côté d’elle. Elle se tourna vers son amie, qui, toute excitée, la regardait, la bouche ouverte, incapable de savoir comment annoncer la certainement grande nouvelle qui lui brûlait les lèvres. Patiente, Crystal attendit.

- Dis, lança enfin Félicia, comment il était ton sauveur de l'autre soir ?
- Pourquoi tu veux savoir ça ? demanda Crystal sur la défensive.
- Allez, steuplé, steuplé, steuplé, dis-le moi !
- Tu sais que tu es désespérante ?
- S'il te plaît Crystal.
- Tu m'énerves. Pas très grand, blond, les cheveux courts.
- Beau ?
- Très.
- Et son copain ?
- Le même en brun.
- Beau ?
- Moins.

Félicia fit mine de réfléchir un moment, moue que Crystal connaissait bien. Elle voulait laisser du suspens, avant la déclaration qui allait suivre. En attendant qu’elle se décide, Crystal reporta son attention sur les nouveaux arrivants… Et ne les trouva pas. Où étaient-ils passés, ils étaient devant la porte quelques secondes plus tôt ! Tant pis, elle ne s’appelait pas Félicia, ce que faisaient les gens à chaque seconde de leur vie ne l’intéressait pas. Félicia, d’ailleurs, balayait la salle du regard, se mettant sur la pointe des pieds pour mieux les apercevoir. Crystal leva les yeux au ciel. Alors, cette grande déclaration, c’était quoi ? Au moment même où la jeune fille devenait presque impatiente, son amie se retourna, remonta ses lunettes sur son nez en un geste qui se voulait gracieux.

- Ma petite, tu as la chance de ta vie, sourit malicieusement Félicia.
- Super. Je peux savoir pourquoi ?
- Le Seigneur t'offre une chance de renouer avec ton mystérieux sauveur.
- Féli, commença Crystal exaspérée, il n'est pas ici. Et puis, je n'ai vraiment aucune envie de "renouer" avec lui.
- C'est ce que tu dis.
- C'est ce que je pense.
- Peut-être. En attendant, regarde là-bas, près du bar.
- Ce que tu peux être chiante, soupira Crystal en s'exécutant.

Hissée sur la pointe de ses escarpins, elle dépassait d’une tête la moitié des personnes présentes dans la salle. Près du bar… Oh non. Par pitié, non. Elle détestait Félicia et ses prédictions qui se révélaient toujours justes. Il était là. Flanqué de Danny et de trois autres gars, il buvait un verre, appuyé au comptoir, riant pendant qu’un de ses amis draguait la serveuse. Crystal détourna les yeux. Quelqu’un la poussa, elle eut juste le temps de se rattraper au bras de Félicia.

- Enfoiré, murmura-t-elle.
- Ca va ? s'inquiéta son amie.
- Oui. Féli, je te déteste.
- Aaah ! C'est bien lui alors ! s'écria-t-elle, aux anges, en tapant dans ses mains comme une enfant.

Crystal ne répondit pas. Un autre groupe venait de faire son entrée. Et là, elle se maudissait vraiment d’avoir accepté de venir à cette soirée. Non, d’ailleurs elle n’avait même pas accepté, Félicia l’avait forcé à venir. Limite si elle ne l’avait pas assommée pour lui enfiler cette horrible robe de force. Lançant un regard noir à la jeune fille blonde en tête des arrivantes, elle se détourna vivement, entraînant Félicia à sa suite.

Invité

Mégane regarda une dérnière fois son reflet dans l'immense miroir de la salle de bain, Gina juste dérrière elle. C'était elle qui lui avait fait sa coiffure. Sa coiffure... Magnifique. Des petites mèches bouclées retombait dans le vide un peu partout, tandis qu'au centre, un chignon des plus complexe tronait sur sa tête. Tout ça tenue par des tonnes et des tonnes de lac ! Ce qu'elle détestait par dessus tout. Gina lui avait déjà demandée pourquoi, la réponse la plus plausible que Mégane est trouvé c'est que c'été mauvais pour l'environnement ! Ce qui est totalement vrais - donc n'utiliser jamais de lac !!. Mégane avait aussi la tonne de maquillage et de paillette. Elle qui préférait le naturelle, elle était bien partis. La seule chose qui était naturelle sur son visage était ses yeux, d'un bleu glacial. Ce qu'elle aimait le plus chez elle et qui avait bien faillit disparaitre sous des lentilles de contact de mademoiselle Gina. La, elle avait dit stop et sa belle mère avait abandonée l'idée de lui faire mettre des lentilles de contact orange ou verte. Surtout que les yeux de la jeune fille ne supportait pas le moindre choc - dès lentille de contact à l'appareil qui oculte les yeux jusqu'au lumière légerement trop puissante. Du léger far à paupière bleu marine était dessus de ses yeux, avec des pailettes turquoise sur à coté de son oeil a droite. Elle était magnifique, même si elle pensait le contraire. Ses lèvres avait juste eu besoin d'un petit cou de brillant, un petit coup de truc par ci, un petit coup de truc par là. Aprés tout c'était le métier de Gina, on ne pouvait pas lui en vouloir. Coiffeur - Visagiste. Surement la meilleure de tout New-York. Elle avait même déjà été appelait à Paris pour coiffé la Première Dame de France, dont Mégane ne se rappelait pas le prénom. Enfin bon, le pire. C'était quand même la robe. Une longue robe blanche au nuance turquoise en bas. Une Robe bustier tenue par des bretelles transparente. Une robe qui brillait de partout. Une robe d'un grand créateur. Une robe que haïssait Mégane. Pour la seule et unique bonne raison que jamais elle n'avait montrer qu'elle était riche en enfilant des marques ou n'importe quoi de célèbre ! Mais là... C'était la catastrophe.

La jeune fille se tourna vers sa belle mère. Gina était toute fière d'elle. Toute fière d'avoir rendue sa belle fille plus somptueuse que jamais. Ce qui ne plaisait pas vraiment à Mégane. Elle se trouvait trop... Trop ! Avec un peu de chance, elle verrait Natan ou Clay ce soir là. Même si elle espèrait qu'il n'y aurait pas Clay en fait... Pas aprés la crise que lui avait fait Alex. Elle s'était sentit trés mal quand Clay Evans l'avait appeler et qu'Alex avait vu que c'était lui. Alex et Clay, grande guerre mondial. Mégane soupira. Elle en avait mare de ces histoires.

Gina souria de toutes ses dents à Mégane et cette dérnière lui rendit son sourire. Elle descendit les marches des escaliers au moment ou quelqu'un sonna. C'était Shona et Angie, des amies à elle avec qui elle avait acceptée de passer la soirée.

- Mégane ! crièrent Shona et Angie en même temps.
- Tu es magnifique, souffla son père.
- Epoustouflante ! remarqua Shona.
- Eblouissante ! fit à son tour Angie en admirant son amie.

Mégane se sentit mal à l'aise avec tous ses compliment. Etait-elle la seule à pensé que tout cela était de trop ? Apparement oui... La jeune femme souria betement quand son père décida que c'était l'heure des photos. C'était alors que Mégane décida de s'amuser. Prenant avec ses deux amies, des poses plus débiles les unes que les autres ! Qui aurait cru que le petit ange de papa et maman Flew serait comme ça ? Ceux qui ne la connaissait pas surement. Aprés cette séance photo trés... Particulière, les jeunes filles décidèrent qu'il était tant de partir. Mégane pris vite fait son portable un appel manqué.

- Tu viens Még' ? demanda Shona, exitée et impatiente.

Mégane hocha la tête, gardant son portable dans la main pour voir plus tard. Seulement, avec ce genre de fille, on oublie totalement ce qu'on fait ! Dans la limousine du père de Shona, les filles sortir le champagne, la vodka et tout ce qui pourrait les aider ! Des éclats de rire qui pourraient se faire entendre jusqu'à l'autre bout de Manhattan ! Elles arrivèrent devant un grand hotel standing 5 étoiles. Shona s'occupa d'aller chercher Biver, Angie d'aller prendre Fanny en otage et Mégane s'occupa de John, alias « Teddy l'ours en pelluche » de Shona. Dans la limousine, c'était limite une fête. La soirée débutait bien. Trés bien même !!

Quand les jeunes gens arrivèrent enfin au lycée, Mégane en tête de groupe, ils étaient presque tous, en état d'ivresse incontrolable. Mégane en ria bien. Ils entrèrent. A peine entrer, le regard qu'une des filles lui envoya la glaca. Un blonde avec une robe rose magnifique, flanqué d'une petite brune a lunette. Comment deux extrême comme ces filles pouvait-elle traînées ensemble ? La jeune blonde baissa la tête et regarda autour d'elle. Au bar... Clay. Mégane se raidit. Elle n'avait pas prévue qu'il y aurait Clay. Loins de là ! John posa une main sur son épaule. C'était un des seul a ne pas être déjà ivres !

- Qu'est ce que t'a ? demanda-t-il en la voyant raide comme un piquet.
- Rien, mentit Mégane, rien du tout.

La jeune blonde continua d'avancer au milieu des gens. Aller le voir et lui raconter sa dispute avec Alex a son sujet ? Lui demandait comment il allait ? Ou bien juste l'ignorer ? Elle choisit la deuxième option. Jusqu'à ce que les deux filles de tout à l'heure s'approchent de lui. La elle décida carrement de passer la main et de choisir la troisième.

- Crystal ! fit Félicia en un petit cri suraigu. Je peux savoir ce que tu fais ?!

Crystal ne répondit pas, et continua à foncer vers les toilettes, seul endroit un peu à l’écart de la foule, où elles ne seraient ni vues, ni entendues. Quand elle atteint enfin la porte vert-bleue des WC, elle s’arrêta net, lâcha le bras de son amie, et entra. Là, elle s’appuya contre le mur de carrelage blanc, et regarda Félicia, prête à faire face à ses reproches.

-

Qu’est-ce que tu as ? se contenta de demander son amie, un peu trop calmement.

-

Pourquoi m’as-tu traînée ici, Féli ?

-

On ne réponds pas à une question par une autre question, la sermonna Félicia. Réponds-moi, qu’est-ce qui t’arrive ?

-

Je n’aime pas les soirées de ce genre.

-

Je le sais bien. Mais tout ce passait bien au début ! C’est ton sauveur qui te met mal à l’aise ?

-

NON ! cria Crystal, un peu trop fort peut-être. Non, je me fiche complètement de ce gars. Je veux partir, c’est tout.

-

Hors de question, répondit Félicia d’un ton tellement sec, que Crystal ne put répliquer.

La petite brune était douce et tellement naïve d’habitude. Elle vouait à Crystal une admiration sans bornes, dont celle-ci était bien consciente. Elle avait bien tenté, au début, et par tous les moyens, de faire comprendre à son amie qu’elle n’était pas quelqu’un de bien, pas quelqu’un d’admirable. Elle buvait, se droguait même, et aimait beaucoup trop les hommes. Elle n’était vraiment pas un bon exemple pour Félicia, meilleure élève de sa promotion, qui avait tout pour réussir dans la vie. Rien n’y fit, elle resta sur son avis, et Crystal abandonna la partie. L’un dans l’autre, elle aimait bien Félicia. Celle-ci lui apportait un équilibre qu’elle n’avait pas retrouvé depuis longtemps. Pire, elle avait l’impression de s’assagir. Il faut dire qu’après sa soirée mouvementée au club de strip-tease, Crystal s’était calmé sur la poudre blanche, mesurant enfin les risques qu’elle encourait.

- On sort, décida Félicia au bout d’un moment.
- Tu rigoles ?! fit Crystal, une note d’espoir dans la voix.
- Pas de la salle. On sort des toilettes. Et on va parler à ton sauveur.

Crystal se rembrunit. Croisant les bras sur sa poitrine, appuyant sa jambe sur le mur comme le font les garçons, elle prit un air boudeur. Son amie soupira, mais se détourna vers le lavabo le plus proche, et entreprit de se laver les mains. Intriguée, Crystal se pencha pour voir ce que Félicia fabriquait, quand celle-ci se retourna soudain, lui aspergeant le visage d’eau glacée. Pas trop, prenant soin de ne pas abîmer le maquillage de la grande blonde, qu’elle avait passé des heures à lui faire assumer. Crystal essuya l’eau de son visage, puis releva la tête, se composant un masque vraiment énervé, au regard noir. Félicia recula d’un pas, inquiète d’avoir vraiment fâché son amie cette fois. A la vue de la jeune fille apeurée, Crystal… éclata de rire. Malgré l’apparence froide et distante de la jeune femme, son rire était, au contraire, cristallin et chaleureux, surtout très contagieux. Cependant, Crystal ne riait vraiment, vraiment pas souvent. Rassurée, Félicia joignit son rire à celui de son amie, et leur crise de fou-rire se prolongea lorsqu’elles sortirent des toilettes. Les garçons présents s’écartèrent, étonnés face à ces deux jeunes filles en robes de bal, mortes de rire.

Arrivée au centre de la salle, Crystal s’arrêta net, pourtant. Son rire s’éteignit aussi vite qu’il était arrivé, son sourire déserta son visage de poupée. La blonde de tout à l’heure était en face d’elle, à quelques groupes de filles de là. Son regard inquiet était tourné vers le bar, et pendant que ses amis complètement ivres riaient derrière elle, elle semblait indécise. Crystal suivit son regard, pourtant certaine de ce qui elle allait découvrir, toujours appuyé au bar. Evidemment, c’était lui que la jeune fille en robe blanche regardait. Lui, toujours lui. Elle croyait le voir partout : dans la rue, à l’université, au centre commercial. Et voilà qu’il débarquait à cette soirée où Félicia l’avait traînée de force. Vraiment, elle n’aurait pas dû venir. Vraiment pas. La fille en blanc était magnifique. Sa coiffure, presque aussi élaborée et complexe que celle de Crystal lui allait merveilleusement bien, de même que sa robe qui mettait ses formes en valeur. Il aurait été difficile de déterminer qui de Crystal ou de cette jeune fille était la plus belle ce soir. La différence était qu’on remarquait bien moins Crystal que cette fille. Cette fille, qui avait fait un pas en direction du bar. Crystal serra les dents. Pourquoi ? Pourquoi diable craignait-elle que cette fille s’approchât de Clay ? C’était absurde, elle faisait ce qu’elle voulait ! Et puis, elle n’avait peut-être même pas vu le jeune homme, peut-être qu’elle voulait juste boire un verre, comme tout le monde. Ceci dit, vu l’état dans lequel étaient ses amis, elle devait déjà avoir de quoi boire. Et elle avançait, encore et encore, fendait la foule au ralenti, hésitant toujours plus à chaque pas.

Crystal sentit une main ferme sur son épaule. Surprise, elle se retourna, et découvrit Félicia, plus déterminée que jamais à lui faire entendre raison. Elle lança à son ami un regard interrogateur, haussant un sourcil.

- On y va, fit simplement Félicia, d’un ton qui n’admettait aucune réplique.

Crystal n’avait jamais vu son amie aussi déterminée que lorsqu’il s’agissait de garçons. Félicia lui prit le bras, et commença à avancer à travers la foule, évitant ici une serveuse, là un garçon ivre, comme Crystal l’avait elle-même entraînée jusqu’aux toilettes. Elle se laissa porter, suivant la petite brune qui, d’un pas décidé, s’approchait dangereusement du bar. Lorsque Crystal voulut freiner, il était trop tard. Elles n’étaient plus qu’à trois mètres du comptoir, et de la bande des cinq jeunes hommes qui y étaient appuyés. Crystal baissa les yeux. Elle ne voulait pas, surtout pas, croiser le regard de Clay. Avec un peu de chance, coiffée et déguisée comme elle l’était dans cette robe ridicule, il ne la reconnaîtrait pas, ce qui lui laisserait le temps de fausser compagnie à Félicia. D’ailleurs, elle se pencha vers son amie, bien décidée à la convaincre de ne pas organiser de « renouement » entre elle et son « sauveur ».

- Je peux savoir ce que tu comptes faire, maintenant ? murmura-t-elle, agacée.
- C’est bien simple.
- Je t’écoute.
- Tu vas t’avancer vers lui, il sera ébloui par ta beauté, et tu lui demanderas à lui parler en privé, commença fièrement Félicia. Il acceptera, tu lui avoueras tes sentiments à l’abri des regards, et il t’embrassera amoureusement car lui-même n’a pas cessé de penser à toi ces derniers jours.
- Tu es complètement folle.
- Peut-être, mais toi aussi. Et tu vas le faire, crois-moi.
- OH NON ! Je n’ai AUCUN sentiments pour lui comme je n’en ai jamais eu pour aucun homme d’ailleurs. Et il n’a AUCUN sentiment pour moi.
- Bien sûr que si.
- Arrête de te faire des films, tu veux ? s’emporta Crystal. Tu m’as fait le même coup il y a deux mois avec l’autre là… Brad. Ce mec était complètement débile, tu as failli me forcer à le demander en mariage !
- Depuis, j’ai revu ma technique, répliqua Félicia, qui rougissait, mal à l’aise malgré elle lorsque Crystal s’énervait.
- Ecoute Félicia. Tu es gentille et je t’aime beaucoup…
- Mais ce Clay t’aime mille fois plus ! insista celle-ci.
- ARRETE ! Tu sais très bien que je ne suis pas "amoureuse" de ce gars ! S'il te plait, je t'en supplie, lâche-moi avec ça, maintenant.
- Mais…
- Fin de la discussion. Je rentre.

Le ton était froid et sec. Le plus glacial que Crystal était en mesure de faire. Félicia la regarda, surprise, blessée, apeurée. Crystal n’en tint pas compte. Les garçons du bar avaient sûrement entendu leur dispute, Crystal n'avait pas ménagé ses cordes vocales. Après tout peu importait. Agacée, énervée, poussée à bout, elle fit demi-tour. Peut-être… Peut-être que si elle réagissait comme cela, c’était qu’il y avait une part de vérité dans ce que disait Félicia. Après tout, on dit bien « Il n’y a que la vérité qui blesse ». Non, c’était impossible. Son amie était persuasive, mais cette fois, Crystal ne se ferait pas avoir. Elle, Crystal Haughty, ne tombait pas amoureuse. Cela ne lui était jamais arrivé, ce n’était pas un blondinet de rien du tout qui allait y changer quelque chose. D’un pas décidé et déterminé, elle s’enfonça dans la foule, en direction de la porte de sortie. Elle avait fait la moitié du chemin, et pensait déjà au bain chaud qu’elle allait prendre en arrivant, quand une main se referma sur son poignet, l’obligeant à s’arrêter.